LES MOTS DE MARGAUX
J’ai longtemps pensé que c’était “juste un bain” qu’il n’y a avait pas plus à en dire, pas plus à en penser. Et Margaux est arrivée dans ma vie avec toute une énergie qu’elle a diffusé autour de moi et elle m’a donnée l’envie de l’écouter me parler du “juste un bain”.
Et ses mots ont fait écho, ils ont balayé toutes mes idées reçues. Elle a touché ma sensibilité. Elle m a parlé de ce rituel ancestral, de cette nouvelle vie. Une âme dans ce si petit corps avec ce qu’elle a vécu, ressenti, porté. Elle a éclairé un chemin dont j’ai été curieuse d’explorer. Nous nous sommes donc lancées au coté d’une merveilleuse famille que j’avais déjà accompagné.
Avant que le bain commence, Margaux parle à cette maman, elle échange sur un vécu, sur une histoire, sur une vie : leur vie. Puis elle remplie la baignoire avec le papa. Comme un rituel chacun trouve sa place, sa voie, son rythme. Nous mettons la musique. Le bain va commencer. Margaux enveloppe Ella d’un foulard. Un vieux foulard chiné, il est imprimé de toute une histoire. Un foulard porté par une femme, par une mère, par une grand mère. Un foulard, une âme pour envelopper Ella de toute une sororité. Une seconde peau qui restera au fond de l’eau mais qui lui apportera un instant chaleur et tranquillité. Ella pleure. Margaux lui parle, nous parle tout est normal. Elle doit évacuer ses émotions. Dans les bras de Margaux, Ella s’apaise. Et tout doucement, elle est immergée dans cette eau. Une danse commence. A mesure que les minutes passent, Ella se défait du foulard, de cette enveloppe. Son visage se relâche, elle trouve une paix, un bien être, une quiétude. Margaux se tourne vers les parents et propose de laisser sa place. Valentine émue dit à Arnaud de partager ce moment avec sa fille. Elle l’a portée 9 mois elle lui dit que c’est à lui de vivre à son tour ce moment juste un instant.
Le bain se termine avec Margaux, le foulard qui enveloppe Ella est désormais au fond de l’eau. Ella s’agrippe à Margaux. Margaux m’expliquera plus tard que c’est un reflex aussi vieux que l’humanité. Je le capture, je ne veux rien manquer. L’eau contre sa peau, ses cheveux mouillés, sa tête immergée, les gouttes qui filent sur son corps, ce foulard au fond de l’eau.
Ella pleure de nouveau, elle est sortie du bain, elle est revenue de ce chemin, de loin, de là d’où elle vient. Et tout comme au début elle est retournée contre le sein de celle qui l’a portée, de celle qui l’a aimée et qui l’aimera une éternité.



















